Normal Birth Consensus\\Consensus sur l'accouchement normal

Novembre 2007

Ob-gyn and midwife organizations in the UK are endorsing a new consensus report calling for action to increase rates of ‘normal birth' where appropriate in order to minimize morbidity and complication rates.


Après des années de travail impliquant des associations d'usagers et des organisations professionnelles (sages-femmes et gynécologues-obstétriciens) les Britanniques sont parvenus à une définition consensuelle du terme « accouchement normal » (normal birth). Il s'agit d'un accouchement non déclenché, sans péridurale ni analgésiques, sans césarienne ni épisiotomie ni extraction instrumentale. Certains membres du groupe de travail souhaitent que, dans une deuxième étape, soit incluse dans la définition l'absence d'interventions comme l'accélération du travail, l'usage d'opiacés, la rupture artificielle des membranes et la gestion active de la 3e phase du travail. Avec ces nouveaux critères ils proposent que l'on parle d'accouchement « physiologique » ou « naturel » (voir remarque ci-dessous pour ce qui concerne la France).

Le groupe de travail nous fait connaître les résultats dans le document

IMAGE OF NORMAL BIRTH\\Making normal birth a reality\\Consensus statement from the Maternity Care Working Party\\Our shared views about the need to recognise, facilitate and audit normal birth\\Publié par le Royal College of Midwives\\ English version\\ Version française

L'objectif déclaré est de minimiser les taux de morbidité et de complications. Pour cela, collecter des statistiques précises en se basant sur cette définition non-équivoque, et se fixer l'objectif de 60% de naissances normales en 2010 dans les 4 états du Royaume-Uni.

Les auteurs préconisent :

  • Une préparation avec des informations pour responsabiliser les couples ;
  • Un suivi « Une femme / Une sage-femme » ;
  • Choix du lieu de l'accouchement : domicile, maison de naissance, maternité ;
  • Connaître sa sage-femme avant l'entrée en travail ;
  • Une sage-femme consultante et un obstétricien pour soutenir l'équipe, dans la salle de travail ;
  • Faire connaître les chiffres d'accouchements normaux, afin que les femmes ayant une grossesse normale puissent faire un choix entre les possibilités (domicile, centre de naissance indépendant, centre de naissance attenant à l'hôpital, hôpital) ;
  • Suivre les recommandations evidence-based du NICE quant à : déclenchement du travail, monitoring, césariennes, et soin pendant le travail et l'accouchement en Angleterre, Irlande et Pays de Galles.

Ce qui implique :

  • Une femme / une sage-femme ;
  • Une formation des sages-femmes qui doivent savoir encourager la confiance des femmes en un travail qu'elles souhaitent sans intervention technologique ;
  • La publication des statistiques des naissances normales ;
  • Financer la recherche de ce qui convient le mieux quant à la taille optimale des unités et autres facteurs favorisant les accouchements normaux.

Remarque importante

L'utilisation du mot "normal" pour qualifier un tel mode d'accouchement paraît difficile en France : en effet, le mot "normal" est utilisé pour désigner le contraire du pathologique, lequel se caractérise par un certain nombre de symptômes. Pendant un certain nombre d'années, l'adage "un accouchement ne peut être considéré comme normal que deux heures avec la naissance" était particulièrement prisé des obstétriciens qui s'en servaient pour justifier un ensemble de pratiques interventionnistes supposées prévenir le basculement dans la pathologie ou permettre une prise en charge immédiate et efficace de la pathologie. Utiliser le mot "normal" au sens britannique ne pouvait donc dans ce contexte que déboucher sur le malentendu le plus total.

C'est la raison pour laquelle le mot "physiologique" - utilisé dans un sens voisin par les néerlandais - a peu à peu trouvé sa place pour désigner quelque chose qui s'apparente à l'accouchement "normal" des Britanniques, c'est-à-dire ce que les professionnels doivent normalement faire et ne pas faire lorsqu'ils accompagnent une femme en train d'accoucher, sans préjuger de la normalité au sens des symptômes de l'accouchement. Aujourd'hui, l'appropriation du mot "physiologique" par les professionnels, notamment dans l'expression "pôle physiologique" montre que le mot est utilisé pour désigner des pratiques et non pour qualifier un processus corporel.